La musique comme refuge... les confessions intimes de Laurent Viel, à l'affiche du spectacle "L'Homme Femme" au Théâtre Essaïon.

La musique comme refuge... les confessions intimes de Laurent Viel, à l'affiche du spectacle "L'Homme Femme" au Théâtre Essaïon.

La musique comme refuge... les confessions intimes de Laurent Viel, à l'affiche du spectacle "L'Homme Femme" au Théâtre Essaïon.

Bonjour Laurent Viel. Vous êtes un artiste pluridisciplinaire, à la fois chanteur et comédien. Petit, rêviez-vous de faire une carrière artistique ?

L.V : Je ne sais pas si je rêvais d’une carrière artistique, mais je passais mon temps dans ma chambre à me réfugier dans un monde merveilleux peuplé de musiques, de chansons et c’est là que je me sentais vivre, pleinement.

D'où vient cette passion pour la musique ?


L.V : J’avais 2  fées  ou sorcières qui m’avaient pris sous leurs ailes et leur charme. Sylvie Vartan, qui est la première artiste que j’ai vu sur scène à l’âge de 7 ans. Elle m’avait transporté dans un monde de paillettes, de féérie. Puis vers 9 ans Barbara qui m’a parlé directement au coeur, aux émotions fortes et vitales. Elles m’ont protégé, consolé. Elles sont à la base de ce désir de vivre une vie artistique.

Vous avez transformé ce désir en métier. Comment vous êtes-vous formé à la fois au chant et à la comédie ?

L.V : J’ai pris des cours de chant et de danse avec différents professeurs. J’ai commencé vers mes 18 ans à écrire des chansons. Au début la musique était essentielle et les paroles moins importantes mais très vite le besoin de mots forts, de propos profonds s’est fait sentir et j’ai décidé de me confronter aux grands textes. Je me suis donc formé en tant que comédien aux ateliers Gérard Philippe dirigés par Philippe Duclos où j’ai pu travailler Koltès, Tchekov, Brecht, Molière, Shakespeare, Sophocle, Marivaux, Lagarce ... Une période extraordinaire de nourriture artistique et de construction.

Vous êtes à l'affiche de "L'Homme Femme", un spectacle que vous avez vous-même mis en scène. Parlez-nous de ce seul en scène musical.

L.V : Tout est parti d’un album du même nom "L’Homme Femme" que j’ai réalisé avec Yann Cortella. L’aventure a commencé en janvier 2020 et s’est construite durant toute l’année, cette « drôle » d’année. L’idée du spectacle c’est imposé petit à petit. J’ai demandé à Isabelle Aichhorn de le construire avec moi. Le préambule de cette aventure était de repartir de la chambre du petit garçon que j’étais où tout a commencé. C’est étrange car c’est la première fois que je ne décide pas de monter un spectacle mais que c’est lui qui décide que je le monte. Une évidence, une nécessité. Nous nous laissions surprendre par le chemin sur lequel il nous menait de répétition en répétition. D’autres artiste sont venus enrichir l’aventure, Raphael Kaney Duverger pour la danse, Antoine Le Gallo pour le son, la lumière, les vidéos. C’est un vrai travail d’équipe.

Comment le décririez-vous en trois mots ?

L.V : C’est un voyage très intime dans lequel j’emporte le public entre rires et larmes. La question d’accepter qui nous sommes est au coeur de ce parcours.

On vous a vu chanter du Jacques Brel, du Barbara... Vous aimez la variété française. Pourtant, on retrouve des sonorités plutôt électro dans votre album. Qu'est-ce qui vous correspond le mieux au final ?

L.V : J’espère que tout me correspond. Je me sens à ma place sur scène quand je reprends Brel, Barbara. Je me mets au service de leurs chansons en proposant ma lecture personnelle, où je peux réunir le chanteur et le comédien que je suis. Mais j’adore la musique électro, la pop, c’est ce que j’écoute le plus. Ce projet d’album est né de l’envie de me plonger dans cet univers. Pour moi, tout cela fait parti de la même histoire. Après le public peut me préférer dans tel ou tel registre mais, quelque part, ça ne m’appartient pas.

Les titres de l'album et le spectacle sont très intimes, comme le prouve le titre « Dans le corps d'un homme ». Peut-on parler de la musique comme d'une thérapie ?

L.V : D'un exutoire ? Je dirai même que cela m’a sauvé la vie. La période du confinement me l’a rappelé profondément. Toute passion peut avoir ce pouvoir je crois. Le domaine artistique s’enrichi d’une formation technique la plus vaste possible, mais nos outils de travail les plus importants se trouvent être nos émotions, nos peurs, nos joies, nos peines... Cela reste pour moi le principal. Donc une thérapie, un exutoire, oui bien sûr, mais notre travail est de mettre tout cela au service du projet artistique que l’on défend et non de résoudre nos problèmes. La frontière peut être sensible.

Racontez-nous une anecdote de casting.

L.V : J’ai passé l’audition pour Starmania dans les années 90 et lors de cette audition France Gall présente ce jour là m’avait gentiment donné la réplique, j’en garde un joli souvenir de vrai partage bien qu’au final je n’ai pas été choisi. Mais attendre de susciter le désir d’autrui pour pouvoir travailler, je trouve que c’est difficile à vivre et je ne sais pas si cela m’aurait convenu.

Quel conseil donneriez-vous à tous les membres de Casting.fr qui souhaitent se lancer et réussir dans la musique ?

L.V : D’avoir un désir profond, de ne pas tout attendre de ce fameux désir d’autrui. C’est une aventure humaine riche, intense qui peut être violente, injuste et qui nous ramène souvent à la nécessité vitale du pourquoi on a fait ce choix. Cela me semble nécessaire pour traverser des moments parfois compliqués. La chance, les portes qui s’ouvrent au bon moment, les rencontres contribuent aussi à nous porter sur ce chemin de vie. Et puis après... tous les gagnants du loto ont joué j’ai envie de vous dire et le succès, la reconnaissance peuvent croiser notre route, partir, revenir.

Retrouvez Laurent Viel dans "L'Homme Femme" tous les mercredis à 21h jusqu'au 28 juin au Théâtre Essaïon à Paris.

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Crédit photo : Cathy Lohé