“Il ne faut pas hésiter à passer par la fenêtre quand on vous ferme la porte” : Entre cinéma et musique, Elisa Tovati nous partage les anecdotes de sa carrière bien remplie
“Il ne faut pas hésiter à passer par la fenêtre quand on vous ferme la porte” : Entre cinéma et musique, Elisa Tovati nous partage les anecdotes de sa carrière bien remplie
Le 4 novembre, au Studio Marigny, l’actrice et chanteuse de “Il nous faut” Elisa Tovati défendra son projet “Elisa fait son cinéma” qui allie ses deux passions : le chant et le cinéma. À quelques jours du concert, elle nous révèle les secrets de sa carrière bien remplie. Quelle a été sa plus belle rencontre ? Quel est son souvenir le plus marquant ? Mais surtout, quels sont ses conseils pour réussir ses castings ? La réponse ci-dessous.
Quel est votre premier souvenir artistique ?
E.T : J’avais 12 ans. Je souhaitais terriblement être comédienne et chanteuse. Un mercredi après-midi, j’ai osé prendre le métro et aller jusqu’au Pont Marie. J’ai frappé à la porte du Cours Florent. Ils m’ont répondu que j'étais trop jeune, mais j’ai tellement insisté qu’ils m’ont fait passer le casting de la classe d’adulte. Ils m’ont demandé de réciter un poème et de chanter une chanson. J’ai chanté Ma révérence de Véronique Sanson, et j’avais appris Le Dormeur du val d’Arthur Rimbaud. Suite à cette audition, j’ai été prise avec les grands et j’ai pu commencer ce parcours merveilleux d’apprentissage du théâtre et me frotter à des textes classiques. J’ai aussi commencé mes premiers castings.
Quelle est votre plus belle rencontre artistique ?
E.T : Il y en a beaucoup ! Celle la plus marquante a été celle avec Charles Aznavour. J'ai été contactée pour participer à un grand concert qui avait lieu à l'Opéra Garnier au profit de l'Arménie. En me rendant à une répétition à l'Opéra Bastille quelques heures avant, je devais interpréter Mes amis, mes amours, mes emmerdes. Pendant que je répétais, j'ai eu la surprise d'entendre la voix de Monsieur Aznavour qui s'est mis à chanter avec moi. Il se trouvait dans les coulisses car il répétait quelques minutes après moi. Il m'a entendue chanter, a aimé ce que je faisais et, instinctivement, il a pris un micro pour faire un duo avec moi. J'étais scotchée et très émue. C'était un moment merveilleux. Après les répétitions, il m'a demandé si j'accepterais de faire cette chanson en duo avec lui sur scène. J'ai eu la chance de chanter en robe de princesse à l'Opéra Garnier, devant un parterre d'hommes politiques et de célébrités, une chanson avec Charles Aznavour. C’est l’un de mes plus beaux souvenirs.
Y a-t-il un projet dont vous êtes particulièrement fière et qui se distingue de tous vos autres projets ?
E.T : Je suis fière de tous mes projets. C'est un peu comme si vous me demandiez si je préférais Léo ou Joseph, mes deux garçons [rires]. J'aime être à la genèse des projets. J'ai beaucoup d'énergie et de créativité, et chaque fois que je me lance dans un projet, c'est pour moi le plus important. J'aime les projets qui me demandent beaucoup d'efforts. J'aime avoir peur. J'aime que la montagne soit très haute. Plus elle est haute, plus j'ai peur, et plus j'y vais.
Votre cœur semble chavirer entre le cinéma et la musique. Si vous deviez faire un choix et que vous deviez garder une seule de ces carrières, laquelle choisiriez-vous ?
E.T : Je n'ai jamais eu besoin de faire ce choix. La vie fait bien les choses. Parfois, on a des projets cinéma et on met entre parenthèses un projet musical, ou vice-versa. Mais le tout premier coup de cœur de ma vie a été le cinéma, puisque mon premier film était Macho de Bigas Luna avec Javier Bardem. Si je devais choisir, je dirais quand même le cinéma. Mais maintenant, il serait si difficile de me passer de la musique, ou alors il faudrait envisager une comédie musicale, comme ça, on réunirait les deux [rires].
Vous serez en concert le 4 novembre prochain au Studio Marigny. À quoi s’attendre ?
E.T : C’est un concert qui s’appelle Elisa fait son cinéma, suite à mon album du même nom. C'est un projet qui me tient à cœur parce que je mélange mes deux passions, le cinéma et la musique, à travers toutes les plus belles chansons du cinéma, les chansons mythiques qu'on aime. Ça peut être La Boum, Top Gun, La Chanson d'Hélène. Il y en a plus de vingt. J'avais très envie de présenter cet album sur scène, où l'on pourrait voir la comédienne, la chanteuse. J'ai fait appel à une metteuse en scène et une vidéaste. Pourquoi une vidéaste ? Parce que l'image a une importance cruciale dans ce projet et j'avais envie qu'on fasse des créations vidéo autour de ces chansons et qu'on baigne dans une ambiance immersive. Il va y avoir de la projection au plafond, sur les côtés, derrière moi. Le public sera immergé dans la vidéo, comme moi, pour pouvoir apprécier ces chansons qui nous rappellent de si bons souvenirs.
Dans cet album, on vous retrouve en duo avec Élodie Frégé. Parlez-nous de cette collaboration.
E.T : Élodie est une amie depuis 25 ans. Nous sommes aussi différentes que complémentaires, mais nous sommes comme deux sœurs. Il y a une chanson d’un film qui s’appelle Tout ce qui brille, réalisé par Géraldine Nakache, qui parle de ce rapport très proche entre deux filles. C’est une chanson de Véronique Sanson intitulée Chanson sur ma drôle de vie, et nous avons eu envie de la reprendre en collaborant avec ce groupe que j’adore depuis toujours, qui s’appelle Nouvelle Vague. C’est un trio entre Élodie Frégé, Nouvelle Vague et moi, sur un titre aux sonorités un peu bossa, un peu vacances. Vous retrouverez évidemment la mélodie de Véronique Sanson et de Tout ce qui brille, mais très revisitée.
Parlons castings ! En tant qu'artiste pluridisciplinaire, vous avez dû en passer de nombreux. Une anecdote à nous partager ?
E.T : Un casting peut-être le plus étonnant pour Leos Carax. J'avais rendez-vous au 10 d'une rue. En arrivant, j'ai vu des petits post-it partout : “Entrez, asseyez-vous, allumez la caméra, prenez le livre qui est sur votre droite.” Je prends le livre et, une fois ouvert, j'y trouve une série de questions : “Faites un monologue, une improvisation, présentez-vous, levez-vous, montrez vos mains. Merci beaucoup, mademoiselle. Vous pouvez éteindre la caméra et vous en aller.” J'ai trouvé que c'était très ludique.
Un conseil pour les membres de Casting.fr qui souhaitent se lancer dans le milieu artistique ?
E.T : Les castings, ce n'est pas facile. On a souvent beaucoup le trac. Ce qu'il faut, c'est transformer ce trac en quelque chose de moteur et qui vous transcende. Évidemment, très bien connaître son texte, ne pas avoir peur d'être à contre emploi parce que parfois, un coup de cœur fait que, même si on cherchait une blonde, on peut parfois prendre une brune. Ne pas hésiter à passer par la fenêtre quand on vous ferme la porte. Et surtout, toujours y croire.
Retrouvez Elisa Tovati le 4 novembre prochain au Studio Marigny pour son concert "Élisa fait son cinéma".