Julien Wagner, auteur,Journaliste indépendant, responsable communication et attaché de presse, voici l'interview d'un expert médias
Julien Wagner, auteur,Journaliste indépendant, responsable communication et attaché de presse, voici l'interview d'un expert médias
Julien Wagner bonjour, aujourd'hui c'est l'auteur qu'on reçoit... Parlez nous de votre premier livre "Gangrène, une histoire d'amour"
J W: Tout d'abord, j'ai choisi pour nom d'auteur L.-J. Wagner, afin de distinguer l'auteur du journaliste ou attaché de presse, d'autant qu'il y a pléthore de "Julien Wagner". J'ai voulu cette histoire comme une anti-romance d'aujourd'hui, avec une jeune femme qui prône une liberté absolue, notamment de corps, qui ne craint pas de dire ce qu'elle pense, quitte à déranger les autres et qui va tomber sous la coupe d'un pervers narcissique. Et cette jeune femme qui ne voulait pas aimer, va se sentir "gangrénée" par ce garçon au sourire perpétuel, jusqu'à se sentir dépossédée d'elle-même, jusqu'à se "dépersonnifier". Elle va tenter de comprendre le comment du pourquoi, quand elle va s'apercevoir qu'il n'est pas apparu dans sa vie par hasard. Il y a du coup plusieurs styles différents dans ce roman, ça va de la comédie à l'anglaise, décomplexée, au thriller, en passant par le drame amoureux et même la pièce de théâtre.
Comment est née l'envie d'écrire ?
J W: Cela provient du plus profond de mon enfance. Je crois que j'ai voulu écrire avant même de savoir lire, comme si j'avais besoin de raconter quelque chose, d'imaginer et de le coucher sur le papier. Mon premier roman, je l'ai écrit à l'âge de 10 ans, même s'il doit être bien plus court en réalité que dans mes souvenirs. Je l'ai, hélas, perdu. Mais je n'ai jamais cessé d'écrire depuis, surtout des nouvelles et des pièces de théâtre. "Gangrène, une histoire d'amour" est mon premier roman publié, mais je suis actuellement sur une trilogie young adult de science-fiction et un recueil de nouvelles.
Journaliste, attaché de presse... Vous êtes dans les mots, racontez nous un attaché de presse c'est quoi ?
J W :Je suis avant tout journaliste. Attaché de presse, c'est venu par hasard, mais j'avoue aimer énormément ce métier. C'est faire le lien entre un théâtre ou une compagnie et les journalistes, mais aussi, indirectement, avec les spectateurs, car ils peuvent venir voir le spectacle que vous défendez parce que des articles sont parus dessus. Et s'il y a des articles, c'est grâce à nous, attachés de presse. Nous essayons de trouver les mots justes dans nos communiqués pour donner envie aux journalistes et blogueurs de traverser tout Paris pour se rendre à telle salle de spectacle pour assister à une représentation, dont on espère que l'issue sera favorable et donnera lieu à un joli papier. J'aime énormément cette partie : créer le communiqué, trouver la formule qui fera peut-être mouche, tenter d'attiser une certaine curiosité.
Faut il suivre une formation pour devenir attaché de presse? Quelle est votre parcours?
J W : Oui, une formation est possible, mais dans mon cas, comme dans tout métier que j'ai exercé dans ma vie, ce fut par hasard, en autodidacte. Mais aussi parce que j'ai beaucoup observé cet univers en tant que journaliste. Je reçois moi-même beaucoup de communiqués, je sais comment ils sont rédigés, sous quel angle et dans quel but. Journaliste depuis une quinzaine d'années, j'ai monté avec un associé une boîte liée au spectacle vivant, Hop Frog Entertainment qui a fêté ses trois ans début juin. La partie de mon associé concerne la diffusion de spectacles, la mienne, la communication de ces derniers. Au tout début, nous avions été contactés par un comédien avec qui j'avais fait quelques répétitions pour un spectacle qui n'avait jamais vu le jour (je suis aussi comédien) et nous avions gardé un lien virtuel. Il avait écrit et mis en scène un seul en scène dans lequel il jouait également, au théâtre de la Contrescarpe. Le hasard de la vie voulut que ce théâtre recherchait quelqu'un pour gérer les relations presse de ce spectacle en particulier, mais aussi d'autres, proposés par le théâtre. Je me suis particulièrement bien entendu avec ses deux directeurs, Maud Mazur et Dominique Gosset, une confiance réciproque s'est créée entre nous et je me suis lancé, tout seul comme un grand, je me suis constitué mon fichier, que j'élargis et modifie semaine après semaine. Et il m'arrive d'officier pour d'autres théâtres en parallèle, comme le Funambule Montmartre et prochainement le Lucernaire, pour le spectacle engagé "Cabaret Louise".
En tant qu'attaché de presse, quel rapport avez vous avec les artistes ?
J W : Etant moi-même auteur de théâtre, comédien et parfois metteur en scène, je ne peux que comprendre leurs attentes et leurs besoins quand un spectacle se monte. J'ai l'impression de vivre cette aventure avec eux et je suis déçu avec eux quand des médias attendus et espérés ne viennent pas ou ne répondent pas à mes appels ou quand surviennent de mauvaises critiques, ce qui peut arriver. Je n'ai eu, globalement, que de très bons rapports avec les artistes que j'ai pu représenter, pourvu que ça dure !
Quel était votre métier de rêve enfant ?
J W :Justement, d'être dans le monde de l'écriture, du spectacle et du journalisme. Quand j'étais au Cours Florent, j'écrivais des piges en même temps, je ne pouvais pas distinguer ces deux univers, j'ai besoin de l'un et de l'autre. De l'ombre du papier et des lumières de la scène. Du coup, j'ai la chance de faire exactement ce dont j'imaginais ou espérais quand j'étais enfant.
Quels conseils et astuces donneriez-vous à nos membres de casting.fr qui souhaitent se lancer comme vous dans l'écriture d'un livre ? Par quoi commencer ?
J W : De ne surtout pas se décourager devant la quantité de travail et de temps que cela représente. Car ce n'est pas tout d'imaginer, il faut poser l'intrigue, se lancer, écrire et encore écrire et quand on pense avoir terminé, c'est là que l'on commence véritablement, avec la relecture et la ou les réécriture(s). Donc si on veut se lancer, il ne faut pas avoir peur du temps que l'on va consacrer à cette oeuvre, des sacrifices (nécessaires) qui vont en découler, de ne pas redouter les critiques (faire relire son manuscrit à une personne de confiance est primordial), ni les refus des maisons d'édition. On ne compte plus les histoires où des romanciers se font rejeter par de nombreuses maisons d'édition et qui finissent par devenir des auteurs célèbres et célébrés. Il faut donc être pugnace, ne pas s'auto-censurer/décourager/saboter et ne pas craindre la fameuse page blanche : il y a toujours des sujets sur lesquels écrire !
Pour finir, quelle est la journée type de Julien Wagner, s'il y en a une...
J W : Le plaisir de ma vie, c'est qu'il n'y a aucune journée-type. Aucune journée ne ressemble à la veille et ne ressemblera à celle du lendemain. J'écris de la fiction quand j'en ressens le besoin (ça peut être n'importe quand dans la journée, soirée ou nuit, parfois rien pendant plusieurs jours ou semaines, parfois tous les jours) et j'écris soit des articles, soit des communiqués de presse le reste du temps, en fonction des demandes. Je fais aussi des interviews d'artistes, j'organise mon temps en fonction des dead lines que je me suis fixées ou qu'on me fixe et il peut du coup qu'il y ait des journées interminables de travail et d'autres davantage consacrées aux loisirs... Cette liberté est un véritable luxe par les temps qui courent.