Julien Wagner, journaliste indépendant et auteur de sa toute dernière pièce littéraire “Odieux Festin”, comment s’est-il diversifié ? Comment est-il devenu un auteur incontournable ? Il nous dit tout sur Casting.fr.

Julien Wagner, journaliste indépendant et auteur de sa toute dernière pièce littéraire “Odieux Festin”, comment s’est-il diversifié ? Comment est-il devenu un auteur incontournable ? Il nous dit tout sur Casting.fr.

Julien Wagner, journaliste indépendant et auteur de sa toute dernière pièce littéraire “Odieux Festin”, comment s’est-il diversifié ? Comment est-il devenu un auteur incontournable ? Il nous dit tout sur Casting.fr.

L.-J. Wagner, bonjour qui de mieux pour nous racontez-nous l’histoire de la pièce Odieux Festin !, Quel titre ! Parlez-nous de cette œuvre...

L.-J.W : Il s’agit d’un repas entre sept voisins qui se déroule le soir de la fin du monde. Ils sont donc extrêmement fébriles car ils savent qu’il s’agit de leur dernier repas et qu’en plus, ils ne le passent pas forcément avec la personne de leur choix. Mais ils font contre mauvaise fortune, bon coeur. Du moins, le plus possible. Sauf qu’un huitième et étrange convive en chapeau haut-deforme et queue-de-pie s’invite à leur table. Ils ignorent de qui il s’agit, alors que lui les connaît tous. Est-ce Dieu qui vient pour les aider à expier leurs péchés avant la fin ?

Journaliste, puis auteur, comment est née ce désir d'écriture et quand ?

L.-J.W : J’ai envie de dire depuis toujours, depuis ma plus tendre enfance. J’ai l’impression d’avoir voulu écrire avant de savoir lire. J’étais attiré par les livres, ils me paraissaient fascinants, je voulais créer des histoires et être lu à mon tour. Mon tout premier roman, qui ne devait pas être bien gros, je l’ai écrit à 10 ans et je n’ai quasiment jamais cessé d’écrire des pièces, nouvelles et romans jusqu’à
aujourd’hui.

Enfant à quoi rêviez-vous, à devenir celui que vous êtes ?

L.-J.W : Je me souviens de cette envie précise effectivement d’écrire et d’en vivre et tout a tendu à cela, même si pour le moment, je vis surtout de mon métier de journaliste et d’attaché de presse pour des spectacles.

Quel lien ou différence entre le métier journaliste littéraire et auteur de pièces de théâtre ?

L-J.W : La différence, c’est simplement qu’un journaliste écrit des articles basés sur le réel et que l’écrivain s’inspire du réel pour en faire de la fiction. Le journaliste est censé être objectif quand l’auteur n’est que pure subjectivité. Et quand on écrit du théâtre, on pense en termes de scénographie, de dialogues, de personnages, de décors, de costumes, de lumières… On convoque tout un tas de corps de métiers dans sa tête pour rendre le tout palpable ne serait-ce que par le truchement de la lecture avant que ça ne soit monté sur scène, si ça l’est un jour !

Selon-vous un journaliste peut-il forcément devenir un bon auteur ?

L.-J.W :
Oui et non, car tous les journalistes ne sont pas dans le monde de l’écrit. Mais tous, qu’ils soient journalistes radio ou télé, sont obligés de rédiger leurs sujets ou de participer à leur écriture. Après, chacun son style. Certains sont donc de bons journalistes, car ils savent creuser leurs sujets, approfondir leurs interviews, mener des enquêtes, mais ne sont pas de bons auteurs pour autant car dénués de style. Ou alors, ils seront incapables d’écrire de la fiction. De même qu’un bon écrivain ne serait peut-être pas capable de rédiger un article qui demande une autre manière d’écrire.

Avez- vous suivi une formation pour exercer votre métier d'attaché de presse car vous l'êtes aussi !

L-J.W : J’ai toujours été autodidacte dans tout ce que j’ai accompli jusqu’à présent. Tout est lié au hasard des rencontres. Je n’ai jamais fait d’école de journaliste, mais la chance m’a permis de rentrer dans cet univers de plus en plus fermé. Peut-être avais-je des prédispositions… Quant au métier d’attaché de presse pour des spectacles, cela vient là encore d’une rencontre. Je venais de
créer ma société de diffusion Hop Frog Entertainment et souhaitais m’orienter vers la communication pour des théâtres ou des spectacles. C’est alors que j’ai rencontré Maud Mazur, la directrice artistique du Théâtre de la Contrescarpe dans le 5e
arrondissement, par l’intermédiaire d’un comédien avec qui j’avais joué dix ans auparavant (je suis aussi comédien). Elle recherchait un attaché de presse. Le courant est passé entre nous et je me suis proposé, sans savoir du tout si j’allais réussir à me lancer vraiment. Elle a accepté et nous travaillons ensemble en une confiance réciproque. Depuis, il m’arrive de travailler pour d’autres théâtres et je commence à me faire mon propre réseau.

Pour vous le confinement a été plutôt inspirant ou déprimant ?

L-J.W : Pour être honnête, ce fut l’une des plus belles périodes de ma vie ! Elle restera à jamais gravée dans mon esprit. J’ai vraiment adoré cette période, indépendamment du fait qu’elle fut tragique pour beaucoup de personnes dans le monde entier. Je suis de nature casanière, donc je n’ai pas trop vu de différences avec le cours de ma vie habituel, hormis le fait d’être privé de lieux culturels et d’amis avec qui passer du temps. Mais ce fut reposant, avec l’impression de vivre un moment historique. J’ai écrit un peu moins que d’habitude cependant, pour goûter à ce calme et à ce ralentissement du temps à échelle internationale.

Le pitch de votre pièçe est la fin du monde et comment 7 voisins organisent un dernier diner, une tragi-comédie avec une situation drôlissime, où avez trouvez l'inspiration ?

L.-J.W : Aucune idée. C’est comme l’amour ou l’amitié : pourquoi aime-t-on telle ou telle personne, ou tel ou tel livre/film/album ? Cela ne s’explique pas. Cela vient et c’est tout, je ne force rien. Là pour Odieux Festin !, cela provient de ma fascination pour la fin du monde. Et comme j’aime mettre de l’humour dans le tragique, je trouvais absurde de faire une sorte de fête des voisins
un tel soir...

Ecriture, presse, comédie... L'art en tout genre vous anime, quelle est la rencontre qui vous
a le plus marqué dans l'univers artistique ?

L-J.W : Je dirais surtout que c’est celle d’un auteur. Emile Zola. Je m’en souviendrai toujours. J’étais adolescent, il fallait lire Germinal au collège et j’ai eu un coup de foudre instantané. C’est lui qui m’a donné envie et motivé à aller de plus en plus loin dans l’écriture. Après, j’ai fait de belles rencontres artistiques dans ma vie, mais personne n’a pu mieux me guider que cet auteur que
j’aurais adoré rencontrer en vrai.

En tant qu'artiste avez vous déjà passé des castings ?

L-J.W : Oui, plein et encore maintenant ! Surtout pour des publicités et j’ai eu la chance d’en tourner quelques-unes. C’est toujours un moment particulier, les castings. Ils peuvent vous saper le moral ou vous conforter dans votre choix. Cela dépend non seulement du sujet du casting, mais aussi et surtout de la personne avec qui vous le passez. Il y a quelques directeurs/directrices de casting particulièrement crispant(e)s qui ne vous donnent pas du tout envie de leur faire plaisir. Or, le métier de comédien est
avant tout un métier d’affect.

Qu'est-ce qui fait selon vous un bon comédien ?

L.-J.W : Il faut qu’il y ait déjà une envie profonde en lui/elle. Avoir l’intime conviction que l’on est fait pour ça et rien d’autre. Il faut le courage de se remettre en question, de se relever de ses échecs, de ne pas attendre que le téléphone sonne et de créer en permanence, s’offrir soi-même des rôles quand ils ne viennent pas. Ne pas lâcher, ne pas se perdre, ne pas dire « oui » à tout au risque de regretter, penser en termes de carrière et non au coup par coup. C’est facile à dire, plus difficile à concrétiser cependant. Et puis,
c’est surtout plus une question de chance que de talent. Le talent viendra par la suite si on a la chance d’être choisi et porté.

Quels conseils pourriez-vous donner aux membres de Casting.fr qui aimeraient se lancer dans l'écriture, y a t-il une méthode ?

L.-J.W : Il y a en effet des méthodes, que l’on peut trouver dans nombre de livres dédiés ou dans des ateliers d’écriture. On peut aussi décider de se lancer tout seul. Il faut essayer pour savoir si cela nous convient ou non. Si on est fait pour ça ou pas. Ecrire pour soi déjà et si on y prend goût, aller plus loin. A chacun de trouver sa propre méthode, ce qui lui convient le mieux. Moi, j’ai toujours fonctionné à l’instinct, mais je sais que d’autres ont besoin d’être entourés. Je recommande vivement le livre Ecriture, mémoires d’un métier de Stephen King, où il explique comment il est devenu celui qu’il est et quelle méthode il utilise...