Catherine Bérard, fondatrice de l’agence animalière Agence Orphéa premier réseau d'animaux à destination du monde artistique se livre sur son métier, décrié, jugé mais peu connu.

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Bonjour Catherine Bérard, vous n’êtes pas dresseuse ou éducatrice, comment vous est venue l’idée de vous consacrer au développement de ces métiers ?

C.B : J’ai travaillé pendant plusieurs années pour une société de dressage animalier pour le cinéma. J’organisais les tournages, je m’occupais des castings, des relations avec la mise en scène et la production, etc … Riche de cette expérience, j’ai décidé de créer ma propre agence afin de mettre mes valeurs au coeur de mon activité professionnelle. L’agence a en effet deux valeurs centrales : le respect des animaux (nous consacrons une partie de notre chiffre d’affaire à la protection animale) et une forte de volonté de créer du lien avec tous nos interlocuteurs, de nos fournisseurs à nos clients.

Comment avez-vous découvert votre passion pour les animaux ?

C.B : Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été passionnée par les animaux. J’ai toujours vécu avec des chiens et des chats. J’au dû naître avec l’amour des animaux dans mon ADN.

Avez-vous des animaux fétiches avec lesquels vous aimez travailler ?

C.B : Je les aime tous ! Mais il est vrai que le travail avec les chiens est très enrichissant car il permet de vite créer un lien très fort avec eux.

Votre démarche est bienveillante dans le dressage, racontez nous.

C.B : Nos coachs animaliers sont choisis pour leur véritable amour des animaux. Nous privilégions une approche bienveillante, positive et patiente. Dans nos castings, nous veillons à proposer les animaux qui sont adaptés aux actions demandées, afin d’être certains de les placer dans une configuration qui leur convient. Ainsi, ils ne sont pas stressés, ce qui se voit à l’image.

Vous castez de nombreux dresseurs, quels sont les critères pour intégrer votre agence ?

C.B : Aimer (vraiment) les animaux, ne pas s’en servir comme un outil de travail. C’est le premier critère. Evidemment, selon les espèces, il faut être capacitaire ou détenteur d’un diplôme justifiant de la maîtrise de certaines techniques. Mais au-delà du savoir-faire, c’est le savoir être qui nous importe le plus.

Une formation est-elle nécessaire selon vous ?

C.B : Oui, c’est indispensable, ce ne sont pas des métiers que l’on peut aborder sans formation. Nous sommes responsables des animaux, il faut bien les connaître pour s’en occuper correctement.

Quels types de profils recherchez-vous le plus souvent ?

C.B : Des personnes investies dans le monde animalier avant tout. En ce moment nous cherchons des coachs animaliers pour nos matous.

Vous arrive t-il de caster des animaux également ?

C.B : Oui, en permanence.

De nombreuses personnes aimeraient faire tourner leurs animaux , seuls les animaux dressés peuvent songer à vivre une expérience artistique ?

C.B : Tout dépend de ce que l’on entend par « dressage ». Le profil d’un animal inscrit au sein de l’agence exige qu’il soit en bonne santé, (ni gestante ni allaitante pour les femelles), qu’il soit sociable avec les inconnus et à l’aise dans tout type d’environnements, ayant reçu une éducation de base nous permettant d’interagir avec lui. Bien sur nous avons des talents qui savent faire beaucoup de choses, mais nous avons aussi certains animaux qui n’ont rien appris qui soit très technique mais qui ont une nature très sociable, ce qui nous permet de leur apprendre beaucoup de choses.

Comment fait-on pour repérer un animal talentueux fait pour les caméras ?

C.B : Il faut l’observer, voir comment il se comporte avec les gens, comment il gère la nouveauté et bien sûr évaluer sa propension à proposer ou apprendre des actions techniques.

Vous adhérez à la charte 300 millions d’amis, pouvez-vous nous en dire plus ?

C.B : Nous adhérons à la charte de 30 Millions d’Amis, qui est le texte de référence qui pose les limites autour des animaux de cinéma afin de respecter leur intégrité physique et psychologique. Nous l’avons d’ailleurs durcie, par exemple en interdisant l’anesthésie d’un animal. Ce texte figure dans nos CGV afin que les productions puissent en prendre connaissance avant de tourner.

Quel est votre rôle au sein de l’agence ?

C.B : J’en suis la gérante. Je m’occupe des castings, du développement de nos projets de tournages, des relations avec les productions, la mise en scène, les comédiens, les propriétaires des animaux et nos coachs animaliers, et bien entendu de l’administratif et de la communication.

Quels conseils donneriez-vous aux membres de Casting.fr qui aimeraient devenir dresseur animalier ?

C.B : Je ne peux que conseiller de suivre une formation (basée sur des techniques bienveillantes) et de ne pas oublier que tout ce qui est possible avec un animal à la maison se complique sur un plateau. C’est un métier très particulier, qui demande beaucoup de temps et d’adaptabilité. Mais la passion fait des miracles !