Comédien, metteur en scène et auteur... Pierre Notte est un artiste complet ! Découvrez son parcours dans une interview exclusive pour Casting.fr

Vous êtes un artiste polyvalent, à la fois comédien, metteur en scène, auteur et compositeur. D’où vous vient cette passion pour le domaine artistique ?

P.N : Tout relève de l'écriture, le texte, la mise en scène, jouer, composer, c'est écrire, toujours. Il me fallait écrire, c'était une nécessité. Ecrire seul, d'abord, isolé, et sortir de l'isolement, écrire avec les autres, pour être avec les autres. Avec le théâtre, j'ai découvert qu'il y avait d'autres mondes possibles, ailleurs, à inventer, à traverser, à partager… 

Quel parcours avez-vous suivi ?

P.N : Je découvre le théâtre, en tant que spectateur à seize ans. Je quitte le lycée, les cours, je fais des milliers de petits boulots, et j'écris, je fonde ma troupe, je vais au théâtre, le plus possible, je gruge pour y entrer, et j'écris, j'écris, j'écris toujours, j'apprends comme ça, et je désapprends aussi. C'est ma seule formation.

On vous retrouve à l’écriture et la mise en scène de « Mauvaise petite fille blonde ». Présentez-nous ce spectacle captivant.

P.N : C’est l'histoire, le parcours, d'un petit monstre. C’est la bête immonde qui dort, et qu’on réveille par un petit choc de rien du tout, un malentendu, un mauvais mot au mauvais moment. Elle a quelque chose de nous tous, c’est une enfant joyeuse, cruelle, drôle, méchante, inconsciente, et normale. Elle n’est pas le diable. Elle pourrait aussi s’appeler Marine. Et elle peut devenir terriblement dangereuse.

Comment est née l’idée de ce beau projet ?

P.N : C’est toujours la peur et la honte qui font écrire. La volonté d’étudier le pire en nous, comment l’assassin sommeille, comment il se réveille. Lui, ou elle. La bête, le barbare, le démon. Il est partout, et essentiellement en nous. Comment ça marche ? Je n’en sais rien, je cherche, je regarde, je fouille... 

On vous connaît également pour vos talents d’écrivain. Quelle est la différence entre rédiger un roman et une œuvre théâtrale ?

P.N : C'est l'opposé, le contraire, l'antinomie. On écrit seul, on reste seul, dans l'écriture du roman, du récit. On rassemble en soi un monde et ces entités. Ecrire pour le théâtre, c'est tenter d'inventer une musique pour des interprètes, des génies du plateau, un langage, une langue, pour d'autres, un passage avant l'écriture de la mise en scène et du jeu...

Expliquez-nous comment vous avez mis en scène le spectacle?

P.N : L'acteur fait tout, seul en scène, sans décor ni effet. Il s’agit d’être à la fois tout à fait elle, la petite fille, et tout à fait lui. Assumer l’homme et l’enfant. Sans être jamais dans la reproduction du réel raconté. Antonio Interlandi est un chanteur et un danseur, sa voix et son corps sont des outils rares, précieux. Nous avons travaillé à l’édification d’une sorte d’incarnation brûlante, sans jamais être dans l’illustration ni l’imitation. Le spectateur construit tout, il s’approprie, imagine, dessine le monde proposé, il choisit sa petite fille. Il repart avec elle.  

Comment s’est déroulé le casting pour trouver le comédien, en l’occurrence Antonio Interlandi, qui joue le rôle de la fillette ?

P.N : J'ai vu Antonio jouer, je l'ai rencontré comme ça, nous avons fait plusieurs lectures, plusieurs essais, nous avons accordé nos violons, son stradivarius et ma casserole, et nous avons avancé... Il est le créateur, quand tout est prêt, écrit, mis en scène, dirigé et choisi, c'est lui le créateur de la musique.

Et vous, vous avez probablement déjà passé de nombreux castings. Racontez-nous une anecdote.

P.N : J'ai passé moi-même des castings, je voulais être comédien. On m'a demandé de faire la gazelle, puis la gazelle chassée, puis la gazelle en rut. J'ai décidé ce jour là de ne plus jamais passer de casting. Mais j'y suis retourné... Mais je supplie, gentiment, à chaque fois, qu'on ne me demande pas de faire la gazelle en rut. Je n'y arrive pas.  

Quels conseils donneriez-vous aux membres Casting.fr qui souhaitent réussir dans la comédie.

P.N : Rester soi-même, au plus près de soi-même, s'offrir en matériau, riche, multiple, simple et ouvert, disponible et mystérieux. Plein d'histoires secrètes. Et inventer, toujours. Avoir envie, être drôle malgré soi, ne rien imposer. Laisser venir, et aimer, toujours, même si c'est impossible, aimer éperdument, passionnément, le projet qu'on doit ou qu'on va défendre.

Découvrez tout sur Mauvaise petite fille blonde de Pierre Notte, avec Antonio Interlandi, ici.

Pour en savoir plus sur le rôle d'Antonio Interlandi, rendez-vous dans notre interview avec le comédien ici.

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