Le talentueux comédien Antonio Interlandi vous raconte tout sur son rôle original dans "Mauvaise petite fille blonde"
Le talentueux comédien Antonio Interlandi vous raconte tout sur son rôle original dans "Mauvaise petite fille blonde"
Bonjour Antonio Interlandi. Vous êtes comédien, et on vous retrouve à l’affiche du spectacle « Mauvaise petite fille blonde ». De quoi parle cette création écrite et mise en scène par Pierre Notte ?
A.I : Une petite fille de huit ans shoote sans faire exprès dans la soucoupe d'une mendiante dans la rue et se fait gronder par sa mère. L'injustice de cette réprimande va la bouleverser et la transformer. La pièce raconte comment la montée des idées extrémistes et monstrueuses peuvent avoir lieu dans la tête d’une enfant. Tout en étant d'une drôlerie irrésistible, la petite fille nous déverse des horreurs, avec son franc parler et sa logique très personnelle...
Dans la pièce, vous interprétez une petite fille. Présentez-nous votre personnage.
A.I : Elle n'a pas de prénom. L'auteur a conçu la pièce comme ça. On l'écoute, on l’accueille, on l’aime, on se tait, on s’étonne. Surtout, on s'attache à elle. Les enfants possèdent une logique particulière, biscornue, propre à eux. Pendant tout le travail de création j’ai essayé de ne pas la juger. Elle est vivante, espiègle, intelligente, perspicace, jalouse, féroce, mignonne, mauvaise. Tout ça à la fois. C’est un merveilleux challenge pour le comédien que je suis, de pouvoir jouer le rôle d'une petite fille !
Vous êtes un homme adulte, et vous jouez une jeune petite fille, c’est original. Comment vous préparez-vous pour incarner ce rôle ?
A.I : En laissant agir les deux « corps » en même temps. Le corps du comédien et le corps de la petite. Le metteur en scène a trouvé un code dans la gestuelle, un état physique qui m'accompagne pendant toute la pièce. Cette forme me permet de me tenir "a distance" et de lui faire de la place a elle. Gentilmente, doucement, je lui laisse prendre le ton. Tout le travail proposé par Pierre Notte était de ne pas forcer le trait de la petite fille, de ne pas la mimer. C'était un travail difficile, nous avons passé par différentes étapes pendant presque un an de répétitions et Pierre Notte a été d'une créativité, d'une écoute et d'une confiance sans pair. Je lui suis très reconnaissant.
Et comment avez-vous obtenu ce rôle ? Par le biais d’un casting, d’une audition ?
A.I : J’ai proposé au metteur en scène de travailler ensemble sur un nouveau projet. Il m’a proposé ce texte. Nous l’avons lu ensemble, plusieurs fois. Il l’a modifié, ajusté, modelé. C’était un travail de haute couture, il cousait le texte sur moi. Un vrai luxe! Mon audition a été en quelque sorte mon engagement profond et sans hésitation pour ce rôle, dès le départ.
Parlons maintenant de votre parcours, puisque vous êtes également chanteur et danseur. D’où vient cette passion pour le domaine artistique ?
A.I : Mes grands parents étaient musiciens. Mes parents pas du tout. On dit souvent que la veine artistique saute d'une génération! J'ai été danseur classique au départ, j'ai toujours voulu danser et je m'intéressais énormément aux spectacles de danse et d'opéra. Quand j'avais 14 ans j'étais le plus jeune abonné à l'opéra de São Paulo, au Brésil, mon pays d'origine. J'ai eu la chance de pouvoir assister très jeune aux concerts, aux spectacles de danse, de théâtre et d'opéra des plus grandes troupes qui se produisaient là bas en tourné. Le premier spectacle de théâtre que j'ai vu a été Les trois mousquetaires, dans la mise en scène de Marcel Maréchal. C'était incroyable, il y avait des chevaux (pour de faux!) sur scène. La possibilité de ce monde imaginaire m'a saisi. Toutes ces expériences ont formé mon goût, mon discernement, peut-être mon exigence aussi, pas toujours facile à gérer. En tout cas mon imaginaire d'adolescent a été énormément nourrie par ces spectacles.
Quelles formations avez-vous suivies ?
A.I : J'ai fait des études de danse classique à l'Académie de Danse Classique Princesse Grace, à Monaco. J'ai été engagé aux Ballets de Monte Carlo pendant cinq ans et ensuite au Ballet de l'Opéra de Hambourg, en Allemagne, pendant quatre ans. Au bout de dix formidables années de travail en tant que danseur classique, j'ai eu envie de découvrir et d'étudier une autre forme d'expression artistique, une autre forme de communication. Le théâtre en occurence. J'ai décidé de faire une pause et de revenir à Paris afin d'entrer à l'Ecole de Théâtre de Chaillot. La suite s'est faite de manière assez suivie, je me suis retrouvé à nouveau sur scène et cette fois-ci c'est la parole qui était le vecteur. En faite, pour moi c'est le même élan, la même énergie, que ce soit par le biais de la danse ou par le biais du jeu. J'arrive au théâtre, je me prépare, il y a la scène, je suis face à un publique et je dois raconter quelque chose. Avec le corps, maintenant aussi avec les mots.
Avez-vous des conseils pour réussir au mieux à se démarquer lors d’un casting ?
A.I : Savoir son texte ! Au couteau ! Et puis, être vrai. Ne pas chercher à tromper ou à faire semblant. Être vrai dans une situation imaginaire. Être créatif, ça oui. Mais ne pas tricher. Quoi que...
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Pour plus d'informations sur Mauvaise petite fille blonde, rendez-vous sur notre article dédié.
Pierre Notte, le metteur en scène, a également répondu à toutes nos questions. Son interview est disponible ici.